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Impressions olfactives #2 - Une odeur de Fêtes ...

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Je vous propose, pendant les fêtes, une mini-série non pas sur les parfums, mais sur les odeurs de Noël et de festivités. Une compilation de souvenirs olfactifs très personnels, tirés des plus beaux moments de mon enfance à aujourd'hui. Mais surtout, n'hésitez pas à laisser des commentaires pour me parler de VOS odeurs de Noël !




Mandarine :
Le plaisir d'éplucher une mandarine ou une clémentine, qu'importe, est toujours le même pour moi : un sourire béat aux lèvre en attendant avec impatience les premières gouttes d'huile parfumée qui jailliront au "crac" de la peau qui cèdera sous les ongles, ou l'odeur herbacée, entre le néroli et le petitgrain, des feuilles froissées entre les doigts ou du pédoncule tout juste arraché. Le jus, plein de vitalité, gorgé d'un soleil emprisonné et concentré durant des mois sous une peau cireuse et écarlate, délivre alors son odeur bien caractéristique, aux notes zestées, sucrées et résineuse, entre le thuya et le cyprès, recelant des touches fruitées évoquant les feuilles de cassis. Cette odeur est si facile à reconnaitre, si évocatrice, que l'on sait que quelqu'un, dans les parages, mange une mandarine sans même l'avoir vu, et ce dès les premières secondes où il l'épluche.
Mais ce n'est pas un plaisir fugace, frustrant, qui se termine aussi vite que l'odeur s'est répandue. Nos doigts ne sortent pas indemnes de la lutte contre cette bombe odorante. Ils portent encore, durant plusieurs heures, des bribes zestées, pétillantes, résineuses et acidulées que l'on aime porter, encore et encore, à notre nez.
Il faut que je vous parle, forcément, d'un souvenir olfactif indissociable de la mandarine :mes grands mères avaient pour habitude de placer quelques épluchures de mandarines sur leur fourneau. L'odeur qui emplissait alors la maison était à la fois douce et corsée, mêlant la douceur des agrumes tièdes à la note corsée de zestes pyrogénés, et presque "croustillants". Une odeur réconfortante et enveloppante qui nous accueillait dès que l'on passait le pas-de-porte, laissant derrière le froid mordant pour entrer dans les cris joyeux et les rires familiers de l'esprit de Noël.

Feu de cheminée :
L'odeur du feu de cheminée est un tout, et pas seulement un vague parfum de bois brûlé. C'est aussi l'odeur des buches fraichement rentrées, qui porte encore le voile frais et humide de l'air hivernal, mais dispersant une odeur sèche et boisée, avec quelques touches d'humus et de lichen. C'est aussi l'après combustion : la cendre froide, minérale et amorphe, morte et fugace et dont il faut se débarrasser au plus vite, au petit matin, pour laisser la place libre.
Les pommes de pin crépitent dans le fourneau, l'essence terpénique fait ronronner le feu au quart de tour, alors que dans la cheminée, le papier journal et le petit bois réunis au centre forment un bûcher où sera brûlée, en hérétique du confort, la froideur insupportable de l'hiver. Derrière la vitre poudrée de suie, portant encore les stigmates des fournaises passées, les flammes jaillissent enfin et répandent leur chaleur enveloppante qui endort.
Lorsque l'on ouvre le clapet pour recharger en combustible, parfois la bête s'emballe, se transforme en machine à vapeur fumante de toute part ; véritable chaudière du diable. S'échappent alors de lourdes fumeroles d'odeurs épaisses, fumées, goudronneuses et pyrogénées, qui s'insinuent dans tout ce qu'elles effleurent, au plus profond des pièces, des meubles, des boiseries, des tissus, dans chaque maille, dans chaque fibre, de façon si subtile mais tenace qu'elles donnent une identité au foyer ; c'est, comme on dit, "l'odeur de chez moi" !



D'autres "impressions olfactives" à venir très bientôt ...
En attendant, de très bonnes fêtes de Noël à tous mes chers lecteurs !


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